La Fédération des Élus Démocrates est présidée au niveau national par la
                  sénatrice Jacqueline Gourault, proche collaboratrice de François Bayrou et Viceprésidente
                  de l’Association des Maires de France, et rassemble des élus membres
                  ou proches du MoDem. Son représentant en Savoie, Michel Haudry, adjoint au
                  Maire de Chambéry, a réuni pour un dîner-débat sur la réforme des collectivités
                  territoriales les principaux élus MoDem savoyards, parmi lesquels Marina Ferrari,
                  adjointe au Maire d’Aix-les-Bains et Présidente du MoDem en Savoie, le conseiller
                  général et Maire de Vimines, Lionel Mithieux, Annick Cressens, Maire d’Arèches-
                  Beaufort, Alain Marçais, adjoint au Maire d’Albertville.                
                Unanimes à souhaiter la clarification des dispositifs territoriaux, et la simplification du
                  « mille-feuille administratif français », les élus démocrates ont dénoncé la méthode et
                  les orientations du projet proposé par le Gouvernement.                
                L’enjeu de cette réforme a été souligné en insistant sur deux défis majeurs pour
                  les Démocrates. Le premier est de rapprocher l’action politique des citoyens. Il
                  suppose une clarification des dispositifs qui doit permettre de mieux comprendre les
                  attentes des acteurs et de soutenir leurs projets. La complexité, les fréquents
                  changements de ces dispositifs, sont vécus comme des obstacles aux initiatives,
                  plutôt que comme des aides. Le second défi est de permettre aux territoires
                  d’évoluer harmonieusement dans un monde qui change de dimensions,
                  d’urgences, de modes de vie. Il doit conduire par exemple à repenser les relations
                  entre la ville et la ruralité, ou entre le local et le mondial.                
                Ces enjeux appelaient une autre méthode, estiment les élus démocrates, qui
                  considèrent que l’on ne peut prétendre apporter de la clarté à l’organisation
                  territoriale, en procédant dans l‘opacité. Il aurait fallu une réflexion de fond, associant
                  les citoyens et les collectivités territoriales. Au lieu de quoi les ressources, c’est-àdire
                  aussi les projets de ces collectivités sont rendus incertains par la réforme de la
                  fiscalité locale. L’élection à un seul tour des nouveaux conseillers territoriaux,
                  représentant à la fois le Département et la Région, imposera le bipartisme, la
                  politisation de ce scrutin, et un recul de la représentation des femmes dans les
                  assemblées. Ces deux évolutions importantes, la fiscalité des collectivités locales et
                  les modalités de l’élection de leurs représentants, ne sont pas discutées dans le
                  texte de la réforme de ces collectivités, loin d’associer les territoires à la réflexion, on
                  fait planer des menaces sur leur avenir.                
                Sur le fond, les élus démocrates sont favorables au rapprochement entre les
                  Départements et les Régions, et à la reconnaissance de la dimension politique
                  des communautés de communes. Mais cela doit se faire sans vider de leurs
                  compétences ni les Départements ni les Communes qui sont des espaces de
                  proximité pour les territoires et pour les citoyens, on peut articuler les compétences
                  sans les opposer.                
                Ils plaident aussi en faveur d’une organisation moins rigide, qui facilite les
                  expérimentations, et qui permette de moduler les frontières territoriales. C’est
                  bien sûr un enjeu pour la Savoie. Les positions sont diversifiées à l’intérieur du
                  MoDem sur la question du statut à concevoir pour les deux départements savoyards,
                  mais les élus s’accordent pour défendre le principe d’une compétence des Pays
                  de Savoie en matière de patrimoine et de tourisme, parce qu’il en va de notre
                  cadre de vie immédiat. Cependant un rapprochement des Pays de Savoie avec
                  l’Isère peut aussi sembler opportun dans le domaine universitaire, pour que
                l’espace territorial de notre université affirme sa spécificité et ses performances.
                 
                 En conclusion les élus Démocrates de Savoie appellent à ne pas manquer par
                  un excès de centralisme et de rigidité, la nécessaire amélioration de
                  l’organisation de nos territoires. Et ils regrettent que là où il faudrait un débat clair,
                  ouvert, et portant sur l’ensemble des questions, le Gouvernement veuille imposer un
                projet incomplet, incertain, et mal partagé.