De l'autonome région du Xinjiang à la province du Gansu, ma grande interrogation de ces quinze derniers jours aura été : "est-ce que l'autre côté de la Grande Muraille, je vais découvrir une autre Chine ?”
Aujourd'hui arrivé à Lanzhou, au cœur de la Chine historique, je n'ai plus de doute. Non seulement le grand mur n'est pas là par hasard, mais de plus je dirai que j'ai découvert en peu de temps, non pas une autre Chine, mais "des autres Chine".
Vous l'aurez compris, depuis mon dernier carnet de voyage, j'ai effectué le changement d'itinéraire annoncé. Une fois terminée la remontée intégrale du Taklamakan (histoire de prouver que c'était possible d'évoluer dans ces lieux désertiques en vélo électrique solaire...), j'ai pris un train de nuit à Turfan pour quitter le Xinjiang et continuer ma route plus à l'Est, dans la province du Gansu.
Fort de Jiauquan
Dans la ville de Jiayuquan j'ai eu le bonheur de croiser ce qu'il peut rester de la Grande Muraille, à un endroit symbolisant la frontière historique entre la Chine et le "far Ouest". Sur ces marches, pas de doute, je tournais la page de l'Asie centrale, pour pénétrer dans un nouveau monde, celui d'une Chine millénaire.
Dès les premières villes j'ai senti le changement. Un changement de culture et d'histoire, un changement de rythme et de style de vie, un changement d'ambiance. Parmi ce qui m'a le plus marqué, c'est le sentiment du sérénité qui se dégage de ces lieux et de ses habitants. J'ai découvert (il était temps), la formidable propension des chinois à vivre ensemble, à vivre en groupe. Si on met de côté le cas particulier de la "Klaxonite aiguë", qui semble être ici la marque de tout automobiliste qui se respecte et non un signe d'agression, j'ai vraiment apprécié cette atmosphère détendue. Comme éloignés de toutes pressions extérieures, les gens sereinement, dans une province du Gansu qui compte parmi les cinq plus pauvres du pays.
L'accueil, les mains tendues, sont le deuxième élément marquant de cette quinzaine. Pour mon plus grand bonheur, je pu véritablement entrer en connexion avec des Chinois. Comme cela avait pu me manquer dans mon entame désertique ! Dans un "hôtel" miteux, où un camionneur m'a pris sous son aile, dans un petit magasin où le commerçant me servait tasse de thé sur tasse de thé pour ne plus me laisser repartir, dans les yeux des gens que je croise, ou encore lors d'une folle soirée dans un karaoké avec une bande de jeunes anglophones mélangeant du vin rouge Cabernet Sauvignon (made in China) avec du.... Sprite (!), je me suis senti bien, serein à mon tour.
D'un point de vue plus terre à terre, la route m'a également bien plu. J'ai d'abord apprécié le retour du végétal, quel bonheur de retrouver des arbres, de l'herbe verte et des fleurs, le tout dans une ambiance de fin d'été. J'ai aussi énormément apprécié, il faut le dire, ce vent de nord ouest qui n'a cessé de porter idéalement. Et je me suis enfin délecté des quelques cols qui se sont dressés sous mes roues. Le dernier en date, culminant à 2960 mètres (mon ultime col hors catégorie), a même été l'objet d'une belle passe d'arme, ayant avalé les 40 kilomètres de montée à une vitesse moyenne de 18 km/h ! Ceci évidemment grâce au moteur, poussé à son maximum, mais aussi au bénéfice d'une condition physique qui commence à être plus qu'honorable.
Un berger rencontré lors du voyage
Un temple chinois
De l'autre côté du col, et en moins de 200 kilomètres, je quittais l'ambiance des hautes plaines, croisais quelques temples bouddhistes, traversais des villages et villes de tradition Tibétaine, avant de revenir aux ambiances d'une Chine historique et moderne, ici à Lanzhou, au bord du grand Fleuve Jaune. Quelle diversité. C'est ça la richesse de cette Chine aux mille facettes. Une richesse qui me conforte dans le choix que j'ai fait de changer d'itinéraire, en sautant le désert du Gobi pour tirer plus au sud.
le fleuve jaune
Voyager en vélo solaire dans ce coin de la planète, avec une météo parfaitement complice jusqu'à là (sauf un jour de pluie et de froid), aura été un vrai plaisir. Un plaisir de l'effort, un plaisir de la découverte, un plaisir de la rencontre, un plaisir de l'étonnement, un plaisir pour les yeux. Si je devais aujourd'hui faire un classement des meilleurs moments du périple, cette deuxième quinzaine à la chinoise, se classerait de toute évidence au sommet de la hiérarchie.
Billard au coeur de la ville en Chine
pagode chinoise
Pour vous faire une confidence, avant le départ, puis sur toute la première partie du périple, j'avais fixé comme objectif minimum de ce périple le fait d'arriver quelque part vers Lanzhou, quelque part au milieu de la Chine. Si j'avais du stopper mon avancée avant cela, ça aurait été un échec. Si j'avais eu la chance de vivre l'aventure jusque là, le défi était déjà gagnant. Aujourd'hui j'y suis, l'objectif minimal est atteint, le vélo tient bon, le physique est au rendez-vous, le mental suit le mouvement, et s'ouvre donc devant moi un fin de périple qui s'annonce passionnante.
A venir, une troisième quinzaine en Chine, un passage par l'Exposition Universelle de Shanghai (voir ci-dessous), puis une dizaine de jours au Japon, pour terminer vraisemblablement ma route à l'ambassade de France de Tokyo, avant de faire mon retour pour Grand Bivouac d'Albertville, comme imaginé depuis plus d'un an maintenant. Voilà qui est plus que réjouissant !
Alors certes l'objectif ambitieux d'une moyenne de 130 km par jours ne sera atteint, et je n'ai aucune intention de le cacher (la moyenne finale sera plutôt de l'ordre de 113 km par jours je pense), certes j'aurai du coup pris un peu de retard, qu'il faudra récupérer (mon temps de voyage étant strictement délimité à 4 mois, et ceci pour toutes une série de raisons), mais l'essentiel était bien de démontrer (y compris à moi même...) qu'il était possible de voyager à travers la planète avec un vélo électrique solaire.
Aujourd'hui ceci n'est plus seulement un rêve, mieux que cela, c'est un rêve qui se concrétise.
Shanghai : un passage par le pavillon Rhône-Alpes
Du 25 au 28 septembre, le périple "Sur la Route du Soleil Levant" fera escale à Shanghai, à l'occasion de l'Exposition Universelle. Les choses étant bien faites, mon partenaire GL Events, présent sur place, m'a organisé, en collaboration avec l'ERAI (Entreprise Rhône-Alpes International) une arrivée au Pavillon de la Région Rhône-Alpes. Une fantastique occasion de mettre en valeur ce vélo prototype à la française, auprès des acteurs économiques présents, pour ce qui sera par ailleurs mon dernier contact avec les chinois.
A coup sûr un grand moment du voyage, que vous pourrez vivre sur mon site, bien évidemment.
Le Grand Bivouac
Le Grand Bivouac, festival du voyage d'Albertville, a dévoilé il y a peu son programme version 2010. Un feu d'artifice d'aventures placé sous la thématique "des routes du monde", auquel j'aurai l'immense chance de participer, à deux occasions. Je vous donne ainsi dès maintenant rendez-vous le samedi 23 octobre à 13h30, au Dôme Théatre, pour ma conférence et la première projection du film de mon aventure solaire, mais aussi ce même samedi à 20h30 pour une soirée spéciale "Hommage...aux nouveaux voyageurs".
Visualiser la bande annonce :
Bande annonce du film sur le voyage en vélo électrique solaire France-Japon projeté au Grand Bivouac à Albertville
Tout le voyage :
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Voyage de la France à la Chine et au Japon en vélo électrique solaire un pari réussi pour Florian Bailly
La Chine traversée en vélo électrique solaire - arrivée à Shangai
Au coeur de la Chine en vélo électrique solaire
Bande annonce du film sur le voyage en vélo électrique solaire France-Japon projeté au Grand Bivouac à Albertville
Traversée de la Chine en vélo électrique solaire la région du Sinkiang ou Xinjiang
Périple en vélo électrique solaire : l'entrée en Chine est de l'autre côté de la montagne
Florian Bailly à mi-parcours du périple France-Japon à vélo électrique solaire
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14 juillet : de l'Ukraine vers la Kalmoukie
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18 juin : une roue dans l'aventure
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