L’amour décapité (7)
Giaccomo Puccini , Tosca
Conférence du lundi 21 novembre 2005, Aix-les-Bains (Savoie)
par Hervé Gallien
ACTE 1
Rome, Eglise Saint-André de la Vallée
14 juin 1800, après-midi
Le rideau s’ouvre sur les trois fameux accords de Scarpia. Angelotti qui vient de s’échapper de la prison du Château Saint-Ange, entre précipitamment dans l’église, dans l’intention de s’y cacher, sa sœur complice, la Marquise Attavanti, lui ayant laissé la clé de la chapelle familiale. Il la récupère et s’y enferme.
Arrive le sacristain, puis Mario Cavaradossi venu poursuivre son travail sur le tableau qu’il est entrain de peindre : une Madone. Lorsqu’il découvre l’œuvre du peintre, le sacristain est surpris par la ressemblance du portrait avec la dame, qui tous les jours, vient se recueillir. En effet, Mario qui l’avait remarquée, l’a prise pour modèle à son insu, sans savoir qu’il s’agit de la Marquise Attaventi, qui vient chaque jour attendre son frère.
Mario ne peut s’empêcher de comparer son modèle à sa maîtresse, Floria Tosca : autant Tosca est brune et délurée, autant la Marquise est blonde et timide. Mais c’est de Floria qu’il est amoureux : « Mais Tosca tout de même, c’est toi seul que j’aime … ».
Angelotti sort de la chapelle et reconnaît en Mario un allié. Il n’a pas le temps d’expliquer sa situation ; la voix de Tosca retentit derrière la porte de l’église :

Mario pensant qu’il faut mieux qu’elle ne soit pas mêlée à cette affaire, pousse Angelotti dans la chapelle et lui laisse son panier de victuailles. Tosca entre et exprime tour à tour son amour et sa jalousie devant un Mario plutôt préoccupé par la présence du prisonnier évadé.
Tosca partie, Angelotti sort de sa cachette et révèle à Mario l’identité de la femme qui vient prier chaque jour. Elle a caché des vêtements de femme pour qu’il puisse s’enfuir sans être reconnu. Mario lui donne alors les clés de sa villa et lui conseil de se cacher dans le puit du jardin.
Un coup de canon en provenance du Château Saint-Ange alerte les deux hommes : la fuite d’Angelotti est découverte. Il n’y a pas de temps à perdre. Ils sortent précipitamment de l’église et s’enfuient, alors que le sacristain revient en courant pour annoncer la défaite de Bonaparte à Marengo. Tandis que les enfants de chœurs chantent à la gloire du roi vainqueur, les fidèles arrivent pour le « Te Deum ».
Scarpia, à la recherche du prisonnier évadé, fait alors son entré dans l’église sur les trois accords terrifiants qui le caractérisent :

Il trouve un éventail aux armes des Attavanti, regarde le tableau et fait de suite la relation avec le peintre « anarchiste ». Son visage s’illumine : son plan est arrêté. Si Iago n’eut qu’un mouchoir pour confondre Desdémone (Verdi/Otello), il a un éventail pour perdre Mario et posséder Tosca qu’il désire depuis toujours. Et, c’est la jalousie de Tosca qu’il va utiliser pour arriver à ses fins.
Avec la foule, il chante le « Te Deum » qui conclut ce premier acte sur ces trois mêmes accords terrifiants, mais marquant ici son triomphe :
