information petites annonces Chambery Aix les Bains

Toute l'information sur Chambéry et Aix-les-Bains

L'interview de Claire Duquesnois, le 10 mars 2007

Claire Duquesnois
 
Claire Duquesnois
 
Claire Duquesnois
 
Claire Duquesnois
 
Claire Duquesnois
 
Claire Duquesnois
 
Claire Duquesnois
Claire Duquesnois
 
Claire Duquesnois
Claire Duquesnois
 
Claire Duquesnois
 
Claire Duquesnois
 
Claire Duquesnois
 
Claire Duquesnois
 
Claire Duquesnois

 

Claire Duquesnois : une artiste altiste, lucide et solitaire

Claire Duquesnois Musique Classique à Chambéry et Aix les Bains Savoie

Claire Duquesnois Personnalités et interview Chambéry Aix les Bains

 

•  Interview Chambé-Aix

 

Claire Duquesnois- interview

Claire Duquesnois

claire duquesnois

Claire Duquesnois

 

 

 

Sur chambé-aix

 

.

 

Très tôt, elle a fait son choix : jouer de son instrument pour épanouir sa vie et donner, par son talent, du bonheur aux autres. La musique l’a fait grandir et découvrir mille autres belles choses. Aujourd’hui, dans le monde des grands artistes, elle s’est exprimée ouvertement, tout simplement, à son image, lors de cet entretien du 10 mars 2007.

Claire Duquesnois est née en 1969 à Aix-les-Bains (Savoie). Mère de deux enfants, elle est actuellement altiste à l’Orchestre Symphonique de Mulhouse qui collabore régulièrement avec Strasbourg ,dans le cadre de l’Opéra du Rhin.
L’orchestre évolue également au-delà des frontières vers Bale et Freiburg.

Claire duquesnois


.

Hervé Gallien : Parlez-nous de vos études musicales.

Claire Duquesnois : A 7 ans, souhaitant jouer du violon, mes parents m’ont inscrite, tout naturellement, au Conservatoire Municipal de Musique d’Aix-les-Bains, dont vous étiez le directeur. La classe de violon étant surchargée, vous leur avez conseillé de me mettre pour une année en classe d’alto avec Madeleine Augustin,qui dans mon souvenir  jouait beaucoup de baroque,et avec qui j’ai appris à jouer de l’alto à travers les suites de Bach. Tout de suite, le contact s’est établi. J’ai entretenu des rapports affectueux avec ce professeur merveilleux qui a su dès le premier jour me donner l’amour de cet instrument, amour qui ne m’a jamais quitté. Sa douceur, sa patience et sa générosité ont eu raison de mon envie de retourner aux études de violon que de toute façon, je n’avais pas commencées. Je suis restée dans sa classe plusieurs années,m’imprégnant ainsi de cette sonorité baroque,  et jamais, je ne l’ai regretté.

Hélas, ayant un poste plus important ailleurs, elle a dû quitter le Conservatoire et je me suis retrouvée avec un nouveau professeur, jeune homme complètement coincé, que je n’ai pas supporté. J’avais alors 14 ans, et dans cet affrontement permanent, je ne lui ai rien laissé passer. Je l’ai fait beaucoup souffrir et m’en suis débarrassée, puisque son contrat n’a pas été renouvelé.

Un nouveau professeur, Vincent Liebman, est arrivé. Issu directement du Conservatoire National de Région (CNR) de Lyon, et devant mon niveau tout à fait convenable et ma volonté de travailler, il m’a conseillé de m’inscrire dans cet établissement de haut niveau. Mes parents, que cette proposition a quelque peu inquiétés, vous ont demandé votre avis et vous les avez vivement encouragés à suivre les conseils de mon nouveau professeur.

Ils ne s’y sont donc pas opposés, et je me suis retrouvée à 16 ans, au CNR, dans la classe de Claude Macaux, soliste à l’Opéra de Lyon. J’en suis ressortie à 19 ans avec deux médailles d’Or : une en alto et une en musique de chambre. Et, chose amusante, sous les conseils de Roger Germser, nous avons monté entre élèves du même niveau, un quatuor à cordes dont un des deux violons était Julie Graber, qui avait débuté ses études au Conservatoire d’Aix-les-Bains dans la classe d’Annie Terrier, et nous avions dû être remarqués puisque nous avons participé à la télévision, à la célèbre émission de Michel Drucker : « Champs-Elysées ».

 

quatuor Cordes

Quatuor à cordes ayant participé à "Champs- Elysées".
En partant de la gauche : Julie Graber (1), Claire  Duquesnois (3)

 

J’ai aussi profité de ces deux années lyonnaises pour travailler la viole de gambe, instrument baroque, que j’affectionne tout particulièrement et dont le goût m’a été donné par mon premier professeur aixois, Madeleine Augustin, spécialiste de ce style particulier.

C’est durant cette période que s’est produit un moment important sans ma vie musicale. J’ai participé au stage d’orchestre organisé par Florence Carré à Collonges-sous-Salève, dont vous étiez le chef d’orchestre. Travailler avec vous a été une immense joie et vous m’avez donné le goût de la musique d’ensemble. J’ai su dès lors où je voulais vraiment aller : jouer avec les autres, faire de l’orchestre. Et mon rêve s’est réalisé.

Toujours à Lyon, au cours d’un stage avec les « Musicades » j’ai été repérée par un des plus grands altistes de notre temps, le soliste international Bruno Guiranna, qui m’a admise dans sa classe à l’Université de Crémone en Italie. Il a été avec moi d’une grande exigence et m’a donné cette technique infaillible que tous professionnels doit posséder. Il m’a ensuite envoyé à Berlin,où il enseignait également, à la « Musikhochschule » (l’équivalent du Conservatoire  National supérieur de Paris), où j’ai perfectionné la technique de musique de chambre avec « L’Ensemble Oriol », orchestre sans chef, spécialisé dans la musique contemporaine  surtout.J’avais 21 ans.

Bruno Guiranna
Bruno Guiranna

A 23 ans, , j’ai poursuivi des études spécialisées pour passer les examens de solistes à la Musikhochscule de Freiburg, dans la classe de Kim Kashkashia . Après obtention du diplôme de soliste je me suis confrontée à un  problème d’ordre émotionnel,je n’étais pas assez solide !, et j’ai préféré renoncer et me (re)diriger vers la musique baroque. C’est en faisant un stage avec Reinhard Goebel,que celui-ci m’a fait rentrer dans les rangs du célèbre « Musica Antiqua Köln » dirigé par lui-même depuis le pupitre de 1er violon. Ce fut un grand moment.

Puis, j’ai eu mon  premier enfant et je suis rentrée au « Freiburger Barock Orchester », merveilleux ensemble professionnel,de  renommée internationale, avec lequel j’ai fait des tournées dans le monde entier et de nombreux enregistrements.

Mais les tournées régulières avec entre temps, deux enfants, c’est une véritable galère. Alors, je me suis présentée à l’Orchestre Symphonique de Mulhouse où j’ai été reçue, ce qui me permet aujourd’hui d’équilibrer ma vie professionnelle et ma vie de famille.

 

Claire Duquesnois

Claire Duquesnois au sein de l'Orchestre 
Symphonique de Mulhouse

H.G. : Votre but est donc atteint ?

C.D. : Je ne sais pas vraiment. Peut-être suis-je dans une période d’attente ! Peut-être ai-je envie de découvrir d’autres choses, aller encore plus loin ! Je suis confrontée à cette difficulté, dans l’orchestre, de garder la fraîcheur et la vitalité nécessaire à l’interprétation exigée. Hors un musicien joue toutes les semaines « des kilomètres de musique », s’assoit devant son pupitre, où la veille il a joué un gros programme de Bruckner qui l’a marqué et aussi épuisé et doit sans transition, déchiffrer en deux jours un opéra de Mozart.

Et puis,vivre dans un orchestre, c’est aussi savoir accepter de jouer peut-être avec un voisin qui ne travaille plus son instrument, ou qui est insupportable !! Ce sont les inconvénients d’un système que j’ai du mal à accepter. C’est pourquoi mon avenir n’est pas figé, le temps viendra où je pourrai décider. Cela dit, malgré ces difficultés, je reste une artiste passionnée.

H.G. : Votre parcours est prodigieux ! Qu’en pensent vos parents ? 

C.D. : Au début, ils ont eu, comme beaucoup de parents, une certaine réticence, mais ils ne se sont jamais opposés à mon désir de réussite. Ils m’ont aidé à leur manière, comme ils ont pu, et je ne peux m’empêcher de penser au sacrifice qu’ils ont dû faire, lorsqu’ils m’ont acheté mon premier alto professionnel, fabriqué chez un luthier. Cela a été pour leur modeste budget, un effort considérable qu’ils ont assumé. Et je les en remercie profondément.

H.G. : Vos nombreuses activités musicales, vous ont-elles permis de poursuivre vos études générales ?      

C.D. : Oui, j’ai fait toutes mes études scolaires à Aix-les-Bains, de la maternelle au lycée, où j’ai obtenu mon bac B.

H.G. : En un mot, comment définissez-vous votre profession ?

C.D. : Artiste ! Artiste avant d’être altiste. Mon instrument n’est que le moyen d’exprimer mon âme d’artiste. Il est le prolongement de mon corps, le prolongement de moi-même, mais il est avant tout un « instrument ». Il sert la musique que j’aime, cette musique qui a d’abord été pour moi, le moyen de sublimer un manque d’affection et une solitude extrême. Adolescente, je me sentais connectée à Schubert, Beethoven et aux grands romantiques. Aujourd’hui, mon amour pour la musique est peut-être moins intéressé, mais plus destiné à donner du bonheur aux autres. C’est pourquoi je suis artiste jouant de l’alto. Mais, j’aurais pu, tout aussi bien jouer du violoncelle ou être cantatrice.

claire duquesnois violon

 

H.G. : Quel est votre compositeur préféré ?

C.D. : Bach ! Jean-Sébastien Bach, qui m’apporte la confiance et la sérénité dont j’ai tant besoin. Je suis subjuguée par l’écrasante beauté de sa musique. Elle m’entraîne dans un autre monde, ce monde solitaire empreint de sagesse, cette sagesse de  laquelle  je me sens très proche pour  avoir été en contact dans l’enfance. J’aime aussi Mozart, Schubert, Tchaïkovsky et les grands romantiques, que j’affectionne tout particulièrement.

H.G. : Et vos artistes préférés ?

C.D. : Il y en a beaucoup évidemment, mais avant tout, la soprano baroque Sandrine Piau, et le contre-ténor allemand Andréas Scholl.

H.G. : En alto, quel est l’interprète qui vous a le plus marqué ?

C.D. : Mon professeur de Friburg, (Kim Kashkashian) qui était avant tout humaine. C’est  elle qui m’a donné le son, la qualité du beau son. C’était son exigence première, et c’est là que j’ai compris l’importance de ce son organique-corporel qui crée le lien entre le corps et l’instrument. C’est pourquoi l’instrument est la prolongation de mon corps, de moi-même.

H.G. : Y a-t-il eu d’autres personnes influentes dans votre vie ?

C.D. :Non. Je n’aime pas être influencée. Je n’aime pas écouter les autres, aussi talentueux soient-ils, pour les copier. L’interprétation musicale est personnelle et n’appartient qu’à nous-mêmes.

H.G. : Vous avez d’autres passions ?

C.D. : Je suis curieuse et tout m’intéresse : le cinéma, la littérature, la philosophie qui étudie le comportement et la souffrance des gens, la peinture - je peins moi-même – qui est une autre manière de vivre ma vie d’artiste, la couture aussi, et même la cuisine.

Mais je suis contemplative. J’aime la nature, les longues promenades solitaires en montagne, le silence des hauts sommets nécessaire à mon ressourcement. Je suis aussi sportive. J’ai fais de la danse dans mon enfance. J’essaie avant tout d’avoir une vie saine pour bien me sentir dans ma peau et m’ouvrir chaque jour, un peu plus aux autres.

claire duquesnois

 

H.G. : Vos convictions sont, semble-t-il, pas toujours compatible avec la société dans laquelle nous vivons !

C.D. : La société, je voudrais la changer. Je voudrais changer le monde pour que tous les gens soient respectés. Le problème principal, selon moi, est l’écologie, et je suis ulcérée par des comportements irresponsables ,manquant de respect de la nature ,venant de tous côtés. Cette société je l’aime, mais je fais aussi tout pour la fuir. Je ne la ressens pas, elle n’est pas ma nature première.

H.G. : Quels conseils donneriez-vous à ceux qui voudraient s’engager sur la voie que vous avez choisie ?

C.D. : Travailler ! Toujours travailler, travailler sans relâche pour se perfectionner. Ne jamais rester dans la médiocrité, toujours viser le plus haut possible, vaincre les difficultés par la ténacité.

H.G. : Que détestez-vous le plus ?

C.D. : Le manque d’amour. Le manque d’amour entre les êtres, le manque d’amour dans la façon de réaliser les actes de la vie, et pour la musique, le manque d’amour dans la façon de la jouer.

H.G. : Par quoi aimeriez-vous conclure ?

C.D. : Je voudrais dire que faire de la musique en professionnel est une chance et un luxe, et que c’est pour cela qu’il faut inexorablement travailler. Je suis heureuse et fière d’être payée pour apporter aux autres le bonheur auquel ils ont droit, et ce bonheur, je le partage volontiers.

H.G. : Claire Duquesnois, je vous remercie.

claire duquesnois


 

Hervé Gallien
Propos recueillis le 10 mars 2007

.

 

 

 

.

.

.

.

Voir aussi

.

Claire Duquesnois Accueil Musique Classique à Chambéry et Aix les Bains Savoie

Claire Duquesnois Page d'accueil de www.chambe-aix.com

Claire Duquesnois pêle-mêle

Claire Duquesnois Agenda Chambéry et Aix les Bains et communes voisines

Claire Duquesnois Festivals Chambéry Festivals Aix les Bains Festivals Savoie Rhône-Alpes

Claire Duquesnois Expositions spectacles réguliers activites permanentes

Claire Duquesnois Accueil Musique Classique à Chambéry et Aix les Bains Savoie

Claire Duquesnois Personnalités et interview Chambéry Aix les Bains

 

.

.

 

 

chambéry  Débouchage dégorgement de canalisation Paris 77 78 91 92 93 94 95 - Dépannage chauffe-eau Paris 77 78 91 92 93 94 95 - - - - - Antennes Paris - - - plombier Paris 18 - plombier Paris 16 - plombier Paris 12 - - Systèmes alarmes en entreprise gardiennage agents sécurité - plombier Paris 11 - Tapis de passage -- - - - - Salon habitat jardin à Chambéry Savoie - - - - - - Plombier Paris 17 - - Déménageur Paris 78 92 95 - - - - Alp'Loader engins TP - - > - Tapis de passage - Spectacles Chambéry Lyon Grenoble Genève Aix les Bains Belley

 

Claire Duquesnois