La bataille de Marengo (14 juin 1800)
Quant aux personnages principaux de la pièce, Tosca, Cavaradossi, Scarpia et Angelotti, ils ont réellement existé.
Floria Tosca, cantatrice napolitaine, est une fille du peuple aux origines simples. Elle a passé son enfance à garder les chèvres dans la campagne romaine. Puccini s’en est souvenu avec l’intervention du pâtre au début du troisième acte. Orpheline, elle a été recueillie dans un couvent où elle a été remarquée par le compositeur italien Domenico Cimarosa (1749-1801), qui la lance dans la carrière de chanteuse. Elle débute brillamment avec une cantate de Giovanni Paisiello (1740-1816), auteur de « La Servante Maîtresse », que l’on entendra textuellement au début du deuxième acte.
Puccini fera de Tosca une femme pieuse, impulsive, sincère et courageuse, mais surtout une femme déterminée, jalouse et effrontée, pour qui l’amour ne peut-être, qu’exclusif.

Tosca, Renata Tebaldi
Mario Cavaradossi, artiste peintre, petit neveu du philosophe matérialiste et athée Helvetius, a fait ses études avec David, peintre officiel de l’Empire et député révolutionnaire. Le goût très prononcé de Mario pour la littérature française, sans doute grâce à la lecture de Voltaire, qui s’était lié d’amitié avec son père, va faire de lui un suspect idéal pour le régime italien de l’époque. En effet avec David et Voltaire, Mario, à bonne école, a acquit ses idées révolutionnaires mais aussi… sa barbe, sa coiffure et son costume ultra moderne !
Puccini fera de Mario un peintre et un poète ardent et romantique.

Mario Cavaradossi, Mario del Monaco
Scarpia est inspiré fidèlement du baron Vitellio, chef de la police secrète de Rome, qui a été nommé par la reine de Naples Marie-Caroline lorsqu’elle a repris Rome aux français. Marie-Caroline était l’épouse du roi de Naples, Ferdinand et la sœur de Marie-Antoinette, reine de France, épouse de Louis XVI. Scarpia va entretenir des espions et des dénonciateurs, qui vont lui permettre d’emprisonner et souvent d’exécuter plus de quarante mille familles. Scarpia est le désir des biens et des plaisirs terrestres et le désir sexuel dans le raffinement et la cruauté. Rien ne peut l’arrêter pour accéder au pouvoir. Il symbolise l’autorité, la tradition, la soumission à l’église et à la couronne, mais il n’est en fait qu’un petit misérable qui se sert de son petit pouvoir pour satisfaire ses ambitions.
Puccini va exploiter ce personnage dans sa totalité, en en faisant un des plus beaux rôles de baryton, mais aussi, un des rôles les plus terrifiants, de l’histoire du théâtre lyrique.

Scarpia, George London
Angelotti est consul de l’ancienne république romaine. C’est un terroriste révolutionnaire acquis à la cause de la liberté. C’est l’ancien amant de Lady Hamilton, épouse de l’ambassadeur du roi d’Angleterre à Naples. Lady Hamilton était amie et confidente de le reine Marie-Caroline. Leur amitié était très forte, à tel point, que, de passage à Paris, elle rendit visite à Marie-Antoinette, quelques jours avant son exécution, pour servir d’intermédiaire entre les deux sœurs, et cela… non sans danger ! Lady Hamilton eut aussi pour amant le célèbre amiral Nelsson qui vainquit Napoléon à Trafalgar, bataille au cours de laquelle, il trouva la mort.
Angelotti était également l’amant de Lady Hamilton, mais il s’était attiré la haine mortelle de sa maîtresse, en révélant au cours d’un repas mondain, son passé de prostitué. Elle se vengera avec la complicité de la Reine qui chargera Scarpia de l’arrêter. Emprisonné à Rome, au Château Saint-Ange, Angelotti réussira à s’échapper.
C’est à ce moment précis, que commence l’opéra de Puccini.

Angelotti, Alain Coulombe avec César Hernandez (Mario Cavaradossi)
Giaccomo Puccini, Tosca