Jennifer Brial expose le territoire des signes à La Motte Servolex

   Jennifer Brial expose le territoire des signes à La Motte Servolex

 


jennifer Brial

Jennifer Brial (à gauche) au vernissage de l'exposition, avec notamment Luc Berthoud et Annie Valson

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Exposition Le territoire des signes
La conciergerie
La Motte SErvolex

La Conciergerie accueille, du 18 janvier au 22 février 2013, l’oeuvre de la jeune artiste Jennifer Brial
à La Motte-Servolex.

 

 

monde épinglé

Le monde épinglé, 2010
Globe terrestre, épingles en acier à têtes de verre

 

 

Présentation de l'exposition
Hélène Jolly, janvier 2013

 

L’exposition s’intitule Le territoire des Signes.
C’est aussi le programme que suit l’artiste
pour mettre en espace son travail dans la
salle qui lui est proposée. Ses oeuvres mettent
en question et en tension la représentation du monde
et du territoire.


Fascinée par l’approche scientifique des choses,
Jennifer Brial se réapproprie les codes que
la science génère et les outils qu’elle produit, notamment
pour la géographie. L’idée d’imprécision
dans son travail est le pendant à la volonté de saisir
et de comprendre le monde en le répertoriant,
en le mesurant ou en le collectionnant. L’exhaustivité
en géographie semble atteinte aujourd’hui :
le monde représenté a ses limites, il est orienté,
repéré. En contrepartie, sa représentation
le ferme. La collection elle, est infinie mais le risque
de s’y perdre plane. C’est entre ces deux pôles d’attraction
et de répulsion pour cet univers scientifique
que Jennifer Brial oscille.


Elle se sert aussi de la répétition et du systématisme
du geste minutieux et rigoureux du scientifique
comme d’une puissance latente dans ses
oeuvres. Par exemple, épingler un lieu pour le pointer
sur une carte est un geste précis et simple qu’elle
épuise dans Le monde épinglé. La mappemonde
est entièrement recouverte d’aiguilles à têtes
rondes. La sphère est redoublée par une multitude
de billes qui pointe le déplacement fictif d’une personne
sur la totalité du globe.


Jennifer Brial repère quelque chose qui fait sens,
elle le mime empiriquement, l’isole, le répète,
le transforme. Elle introduit du jeu là où d’ordinaire
rien n’est laissé au hasard. Jeu au sens de jouer :
avec le graphisme des cartes et avec l’espace de
la salle. Celui-ci devient un territoire à part entière
qu’elle investit en étant sur place et en produisant
in-situ pour lier et relier les oeuvres existantes aux
nouvelles.


Dans La légende, l’artiste matérialise en objet
chaque élément qui compose la légende d’une carte.
Elle présente ces objets simplement posés contre le
mur en attitude de stockage, en attente comme des
outils ; des outils pour éventuellement construire un
nouveau territoire. Ainsi, la boucle est bouclée, les
signes deviennent générateurs de l’espace en se
transformant pour dessiner le contour d’un nouveau
territoire.


Le jeu, c’est aussi donner du jeu à une chose,
laisser un peu d’espace pour que ça bouge,
pour rendre possible le mouvement. Les oeuvres
de Jennifer Brial offrent ce jeu. Elles donnent
une respiration à un univers cloisonné. Elles ouvrent
une représentation figée en passant du plan
au volume, et inversement, quasi infiniment.
La règle du jeu pourrait être : rendre le volume
au plan ou rabattre le volume sur le plan. Il en va
ainsi du grand dessin tracé directement sur le
mur, évoquant une ligne d’horizon montagneuse.
C’est une carte de la région, chiffonnée, qui sert
de référent à l’oeuvre.


Grâce à ce va-et-vient l’ouverture s’opère, l’espace
se charge de poésie. N’importe quelle représentation
porte en elle une multitude de combinaisons
potentielles. Comme si d’un coup de dé, le monde
pouvait se réagencer à l’envie. D’ailleurs dans ses
Cartes recomposées, cette impression prédomine.
L’artiste a découpé la carte selon le quadrillage de
la projection, et l’a recomposé ensuite par le collage
sans volonté de composition, tout en préservant le
sens de lecture.


De même pour une nouvelle pièce au sol, Plan
d’assemblage de La Motte-Servolex, composée
d’ardoises servant de support modulaire
à un grand dessin à la craie d’un ancien plan de la
ville.


La présentation des oeuvres est toujours austère,
elle concourt par sa ténuité à en renforcer
la pertinence et la richesse.


Les oeuvres elles-mêmes deviennent des outils qui
nous permettent de nous décentrer en entrant dans
l’univers recombiné de Jennifer Brial.

 

 

 

 

Qui est Jennifer Brial

Après un DNAP puis un DNSEP à l’École Supérieur des
Beaux Arts de Nîmes, la jeune artiste, née en 1979, vit et
travaille aujourd’hui à Paris. Depuis 2003, elle enchaîne
les expositions et les résidences d’artiste, tout en étant
graphiste de profession. Elle mène en parallèle des ateliers
avec les groupes scolaires et d’autres organisations
publiques.


Jennifer Brial approche la géographie en véritable dilettante.
Passionnée par les cartes et autres figures de la
terre, elle compose ainsi ses propres représentations
du monde à l’aide d’accessoires communément associés
au géographe : la mappemonde, les cartes IGN et
leur signalétique codifiée, ou encore les épingles à tête
ronde servant à désigner un lieu dans les logiciels de
géolocalisation.


Son travail se situe à la frontière du design graphique
et joue avec le relief, la perspective, la typographie et
l’échelle. Les composantes de ses oeuvres sont agencées
de manière aléatoire, pour reformer un monde méconnaissable
et fragmenté.


Mettre en évidence les connexions, créer des territoires
repositionnables, découper, fractionner, collectionner
des parcelles de terre, reformuler des lieux sans volonté
de composition, brouiller les pistes : l’endroit et l’envers,
l’ordre et le désordre, les contradictions sont à l’honneur
dans les créations de Jennifer Brial.
Elle étudie et recompose des lieux visités et vécus qui
passent ainsi du statut d’uniques à celui d’espaces multiples
et déconstruits.

 

 

La Conciergerie

La Conciergerie est une salle d’exposition tournée vers l’art contemporain. Elle accueille régulièrement des résidences d’artistes, des soirées LECC (Lieu d’Expression et de Création Contemporaine : exposition éphémère permettant une première confrontation entre un jeune artiste et son premier public.) et des expositions individuelles ou collectives.
La Conciergerie est co-gérée par le Service Culture de la Ville et l’association Armada, dont le président, Serge Héliès, est également Commissaire d’exposition pour la salle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A consulter également

 

 

 

 



 

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