La promotion Jean Bulle de l'école de Saint-Cyr en Savoie

   La promotion Jean Bulle de l'école de Saint-Cyr en Savoie

La promotion Jean Bulle de l’école de Saint-Cyr en Savoie sur les traces de son parrain

 


De Bourg-Saint-Maurice à Aix-les-Bains, en passant par la préfecture de Savoie à Chambéry, les 160 élèves officiers sont allés à la rencontre de la population.
Et, en ce premier samedi de mars 2012, c’est place de l’Europe à Chambéry que le commandant du 7emme BCA rend hommage à leur parrain, lors d’une prise  d’armes, sur cette place de l’Europe symboliquement positionnée au fronton de l’ancienne caserne militaire du carré Curial.  Harnachés de bleu, bardés de rouge, avec leur panache blanc, la couleur de la tenue des chasseurs alpins qui les accompagnent, les futurs officiers écoutent pieusement avant de défiler dans les rues de la ville, remontant l’avenue bientôt l’avenue  de Boigne jusqu’au château des ducs de Savoie, le public applaudissant le chant des saint-cyriens.

 

La promotion Jean Bulle de l'école de Saint-Cyr en Savoie

 

 

Une journée à revivre sur RCF Savoie (102.3)
mercredi 28 mars à 18 h 30, dans un magazine spécial Evènement


 

 

 

 

La promotion Jean Bulle de l'école de Saint-Cyr en Savoie

 

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La promotion Jean Bulle de l'école de Saint-Cyr en Savoie

 

 

Avec les interviews du colonel Alain Didier à la tête du 7eme BCA dont le quartier à Bourg-Saint-Maurice porte le nom de Jean Bulle devenue aussi celui de la promotion de st Cyr qui exprime toute la symbolique de cette journée, un neveu du parrain, Bernard  Dodane,  qui, venu de son Doubs natal remémore son histoire ; un jeune Saint-cyrien, Nicolas Pons, natif de Savoie ; l’une des 8 élèves de la promotion venue de Bretagne, Elsa Noailles ; son supérieur, le supérieur, le lieutenant colonel Arnaud Mettet commentant à son tour le choix du commandant à titre posthume) Jean Bulle comme parrain. Et, pour conclure ce retour sur un évènement offrant une nouvelle page d’histoire quoi de mieux de repréciser avec un spécialiste des bataillons de montagne, le lieutenant colonel à la retraite Deleuze, le parcours de Jean Bulle, en rappelant tout d’abord le sens de bataille des Alpes dont il fut un héros avant de rejoindre la résistance. Et le tout accompagné du chant des saint-cyriens.

 

La promotion Jean Bulle de l'école de Saint-Cyr en Savoie

 

 

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La promotion Jean Bulle de l'école de Saint-Cyr en Savoie

 

 

 

Evocation historique du commandant Jean Bulle

Natif de Pontarlier dans le Doubs en 1913, il nourrit très tôt une véritable vocation pour le métier des armes malgré une santé fragile, suivant l’exemple de son père combattant des tranchées. Les camarades de Bulle diront de lui par la suite : « Nous avons été attirés tout de suite par ce grand garçon sérieux, au regard brillant d’intelligence, de foi ardente aussi bien religieuse que patriotique (...), il aimait la vie, mais déjà nous pressentions qu’il saurait se sacrifier, s’il le fallait, pour une cause juste et féconde. »

 

 

Le Saint-cyrien

Entré en corniche au Prytanée National Militaire de La Flèche, il intègre l’École Spéciale
Militaire de Saint-Cyr le 29 septembre 1934. Membre de la promotion du « roi Alexandre
1er », il fut « gradé aux jeunes » de bazars encore inconnus qui diront de lui : « Il s’imposait à nous par l’exemple permanent qu’il nous offrait dans la vie de tous les jours. Il avait le sens du commandement allié à un grand souci de l’humain ; il a su nous accueillir d’une façon ferme et à la fois amicale et nous faire passer sans douleur de la vie du lycéen à celle d’élève-officier. Il savait pratiquer avant même de l’être le rôle social de l’officier. Nous, dont la promotion a pris le nom du maréchal Lyautey y avons été particulièrement sensibles. Je ne m’étonne pas que Bulle ait fait de grandes choses, car il avait un rayonnement certain et une grande foi dans son métier. » (Lieutenant Tom Morel).

 

La promotion Jean Bulle de l'école de Saint-Cyr en Savoie

Sa vie de chef

Sorti 26e de Saint-Cyr, il choisit de servir au 60e Régiment d’Infanterie, avant de prendre la tête, en septembre 1939, d’une section d’éclaireurs-skieurs (SES) au 70e Bataillon Alpin de Forteresse. Il contribuera grandement, par ses qualités sportives et humaines, à forger l’identité et la compétence de cette section d’élite (les SES sont les ancêtres des actuels
« Groupes Commandos Montagne ») composée des meilleurs montagnards de la région du Beaufortain. « Cet officier aime passionnément ses hommes qui le lui rendent bien. »
Ses premiers faits d’armes auront lieu avec cette section, du 14 au 21 juin 1940, sur le col
de la Seigne et le col de la Tête de l’enclave. A cet endroit stratégique de la bataille des
Alpes, le lieutenant Bulle et sa section tiennent le col face aux bataillons italiens d’élite, les Alpini : ce seront les combats les plus hauts de l’année 1940. Les français en infériorité numérique repoussent héroïquement les italiens, avant de se replier dans des conditions extrêmes sous les ordres de leur chef. Le lieutenant Bulle récolte une citation à l’ordre de l’armée, et surtout l’éloge des grands alpins de l’époque. Le général Touchon, qui commandait la 6e armée et le front des Alpes au début de la guerre, lui écrivit : « Vous êtes, je crois bien, celui qui a lutté à la plus haute altitude contre l’ennemi et le tourment réunis ! Vous l’avez fait avec coeur, intelligence et courage. ».
Le général Vallette d’Osia qui, alors commandant, vint sur place en 1942, affirme que « le rôle de sa section d’éclaireurs fut, à la Seigne et à l’Enclave, extraordinaire et primordial. »
Mais, si l’armée des Alpes reste invaincue sur le champ de bataille, elle doit se soumettre
à l’armistice.

 

 

La résistance

En 1943, Jean Bulle entre en résistance : il mène désormais avec sa famille une vie clandestine, caché la plupart du temps par les anciens membres de sa section d’éclaireurs-skieurs.

Ses qualités d’organisateur font merveille lors de l’exécution de plusieurs coups de main et sabotages, et le placent à la tête du maquis du Beaufortain en tant que chef militaire. Il organise le parachutage du col des Saisies, armant ainsi son bataillon de 1200 maquisards.

 

Il parvient à éviter dans son district les répressions sanglantes de l’occupant : il ne concentre jamais tous ses hommes au même endroit, et mène des opérations à l’aide de petits groupes de résistants.

 

 

Cette clairvoyance a eu pour effet que ne se produise pas dans cette région des tragédies semblables à celle du Vercors ou des Glières.

 

 

Lors de la Libération, le bataillon Bulle finit par encercler Albertville encore aux mains
des allemands. Voulant éviter une lutte qui impliquerait la population, le capitaine Bulle
se rend, seul et sans armes, aux portes de la ville pour négocier la reddition allemande, sur
la promesse d’un officier ennemi de pouvoir repartir libre. Il sera encerclé, abattu et retrouvé le lendemain matin sur une petite route de terre.

 

Le « bataillon Bulle » est devenu depuis le 7e Bataillon de chasseurs alpins et le capitaine
Jean Bulle a été élevé à titre posthume au grade de chef de bataillon en récompense d’une
vie dévouée à la grandeur de la Patrie, à l’honneur et à ses hommes.

 

 

 

 

 

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Textes et photos Bruno Fournier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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