Maud Schittenhelm : Tout d’abord, expliquez-nous à quoi se résume votre activité
Isabelle Yardin : Nous proposons de la production de spectacles vivants : des évènements, des concerts, des spectacles divers et de la programmation. Nous faisons aussi du management d’artistes (c’est-à-dire de la vente et de la diffusion), de la communication et de la promotion. Nous sommes aussi une société de portage et nous possédons deux licences d’entrepreneur. Je suis seule dans cette société, mais je possède des partenaires tels que France Bleu Pays de Savoie, M-zic (qui est un site internet de réseau musical en Rhône Alpes), et le Brin de Zinc.
M.S. : Vous êtes sur un marché où des institutions conséquentes sont présente. Comment avez-vous fait pour intégrer ce marché à Chambéry ?
I.Y. : J’ai tout d’abord commencé à Paris, dans une grande entreprise de production. Je m’occupais uniquement de l’organisation et de la logistique. Puis je suis arrivée en Savoie et j’ai travaillé durant 4 années avec Jean Sangally à Chambéry. J’ai alors beaucoup appris sur la vente, la gestion de carrière et la diffusion, et j’ai pu me créer un réseau et me faire connaître dans la région. La création de la société fût l’officialisation, la reconnaissance et la crédibilité de mes activités.
Pour se faire une place sur le marché, ce qui est important c’est le choix des artistes, des productions et de l’organisation que nous mettons en place. Nous ne misons pas sur une communication de la société. Notre communication se fait principalement lors des spectacles et de manière informelle entre les artistes, et également par le biais incontournable d’internet et de notre site www.isayaproduction.com.
M.S. : Percevez-vous des difficultés comparées aux grosses institutions ?
I.Y. : Pour commencer, comme nous avons une société et non une association, nous touchons plus difficilement des aides financières pour l’organisation de nos évènements. Nous possédons alors peu de moyens. Nous agissons donc en compensant notre peu de moyens par une masse importante de travail.
De plus, il est nécessaire de faire connaître et reconnaître son travail et ses artistes localement puis nationalement pour pouvoir réussir, et se construire un réseau. Cela prend du temps. Il faut aussi élargir sa zone géographique. C’est pour cette raison que nous travaillons sur des évènements sur la région Rhône Alpes, mais aussi sur la Bourgogne, entres autre avec des Offices de Tourisme. Dans ce cas, nous communiquons principalement par mail ou par téléphone. Pour finir, je dirais que les organisateurs ont parfois du mal à voir le métier de musicien comme un vrai métier. Nous nous battons pour rester dans la légalité malgré tout !
M.S. : Parlez-nous de ces artistes…
I.Y. : Pour commencer, il faut préciser que nous faisons des choix sur le genre artistique. Nous travaillons avec des talents du jazz, des percussions, des musiques du monde, et de la chanson. Nous tenons compte de la motivation des artistes pour nos choix. Pour trouver ces artistes, ce sont beaucoup de rencontres et un catalogue mis à jour régulièrement depuis deux ans.
Nous observons une différence entre des artistes ayant une certaine expérience, et des artistes qui débutent. Effectivement, il faut créer toute leur communication, les faire connaître. L’artiste doit aussi prendre conscience du professionnalisme à avoir. L’artiste expérimenté, quant à lui, sait appréhender tout type de scène et prend généralement plus de recule, il voit cela d’avantage comme un métier. Et c’est tout l’enjeu de notre engagement mutuel.